Interview avec Joël Ghebaly, Responsable Marketing et Commercial pour la France chez Sedo - octobre 2007

Peux-tu présenter Sedo et l'activité de sa branche francophone en particulier ?

En quelques mots : Sedo propose une gamme complète de services liés au second marché de noms de domaine. Le service le plus connu est la plate-forme d’achat-vente : le site sedo.fr propose de mettre en relation vendeurs et acheteurs de noms de domaine et leur fournit un outil technique qui leur permet d’effectuer des négociations ou de mettre leurs noms de domaine aux enchères, un peu à la manière d’eBay. Sedo joue également un rôle de tiers de confiance pour sécuriser la transaction, et l’acheteur et le vendeur sont assistés au cours du transfert par nos spécialistes, afin que la transaction se déroule dans les meilleures conditions possibles. L’autre service principal de Sedo est le parking de noms de domaine (cf Question suivante). Sedo propose enfin d’autres services annexes, notamment les courtages en nom de domaine, par lequel un membre de notre équipe négocie le rachat de noms de domaine déjà enregistrés pour le compte de clients. Sedo est aujourd’hui la plus grande plate-forme d’achat-vente et de parking au monde, avec plus de 8 millions de domaine en vente et 3 millions de parking, et la seule à combiner ces deux activités de manière aussi efficace. Sedo est actif en France depuis 2002. Aujourd’hui, l’équipe française est constituée de 4 personnes, basées au siège de Sedo à Cologne en Allemagne, et qui propose l’ensemble des produits et services de Sedo en langue française.

Qu'est-ce que le parking de noms de domaine ? Que faut-il faire et ne pas faire lorsque l'on parque ses noms de domaine ?

Le parking de noms de domaine consiste en la redirection d’un nom de domaine inutilisé vers une page de liens publicitaires. Le titulaire du nom de domaine est alors rémunéré à chaque clic d’un internaute sur cette page. Les outils des prestataires de parking permettent le plus souvent d’”optimiser” les liens par le biais d’un mots-clé et de modifier certains éléments de la page parking, afin que le contenu soit en rapport avec le nom de domaine. L’intérêt du parking est de rentabiliser le trafic par navigation directe, c’est-à-dire le trafic généré par les internautes qui tapent directement le nom de domaine dans les navigateurs. L’intérêt est pour les internautes qu’ils arrivent sur une page depuis laquelle on leur propose des liens susceptibles de conduire à l’information qu’ils recherchent. A l’autre bout de la chaîne, le parking délivre aux annonceurs un trafic hautement qualifié : une enquête de WebSideStory évalue le taux de conversion des pages parking à 4,23%, alors que celui des clics générés depuis les moteurs de recherche plafonne à 2,3%. Si les annonceurs font de la pub, c’est bien pour qu’on achète leurs produits ! Pour que le parking soit intéressant, il faut que le contenu de la page corresponde au mieux aux recherches des internautes. Pour cela, il est important que les liens qui apparaissent et l’apparence de la page correspondent à ce que les internautes recherchent. Ce qui est interdit : toutes formes de trafic qui n’est pas par navigation directe : liens, référencement artificiel dans les moteurs de recherche, robots… Et bien entendu l’exploitation des noms de domaine en parking ne doit pas être susceptible de porter atteinte aux droits de tiers, notamment des détenteurs de marques enregistrées.

Comment le marché français des noms de domaine se situe-t-il par rapport aux autres marchés européens et mondiaux ?

Vu de chez Sedo, la France représente un “petit” marché. 150 000 noms de domaine sont mis en vente par des francophones, à rapporter aux 8 millions au niveau mondial. On est donc très en retard par rapport à nos amis allemands, anglais ou espagnols. Le Second marché des noms de domaine souffre en tout cas d’un déficit d’image en France. Cela est sans doute lié à des éléments culturels et à la familiarisation avec les noms de domaine en général, et aux conditions d’accès aux bons noms de domaine génériques. Par exemple, un nombre important de bons génériques sont bloqués par l’AFNIC ou réservés aux administrations. Du coup en tapant un nom de domaine générique dans son navigateur, on a beaucoup plus de chances d’arriver sur un site développé correspondant à sa recherche en Allemagne qu’en France. Cela étant dit : sur Internet, les choses changent très vite comme chacun sait. Aujourd’hui, les particuliers peuvent enregistrer des noms de domaine en .fr, l’AFNIC s’intéresse au Second Marché et l’on commence à sentir en France un certain bouillonement : des blogs et des forums apparaissent, des structures se créent. domaine1.fr en est l’un des meilleurs exemples. La situation de la France aujourd’hui rappelle celle de l’Espagne il y a trois ans – le second marché des noms de domaine y a littéralement explosé depuis.

Quels conseils donnerais-tu à des webmasters ou des gens non initiés à l'internet souhaitant se lancer dans le négoce des noms de domaine ?

Mes conseils pourraient être résumés à un état d’esprit : le professionalisme. Je veux dire par là plusieurs choses : la première, c’est de garder à l’esprit que le domaining est un investissement. Comme toute forme d’investissement, il comporte à la fois risques et opportunités. Il faut donc investir avec clairvoyance dans des noms de domaine génériques à fort potentiel, et éviter de se lancer dans l’achat massif de noms de domaine sans prêter attention à leur qualité. Cela signifie notamment qu’il vaut mieux racheter un nom de domaine de qualité sur le second marché plutôt que d’en enregistrer 5 ou 6 qui ne valent rien. Et il faut également savoir vendre à des prix réalistes (la rubrique “Dernières ventes” de la page d’accueil de Sedo ou nos évaluations peuvent vous aider à vous faire une idée de la valeur de marché des noms de domaine). Par professionalisme, je parle aussi de l’exercice de l’activité de domaining de manière responsable et „durable” : respect du droit des tiers, ouverture et dialogue non seulement avec les acheteurs potentiels mais avec tous les tiers concernés : internautes, annonceurs, anciens propriétaires de noms de domaine, etc. Nos meilleurs clients respectent tous ces principes.

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